Comment parler d’alimentation, de sensations, sans s’intéresser à l’esthétique de la digestion ?

 

Je digère. Peu importe ce que je vis, toujours, je digère. Ma digestion est un mécanisme continu extrêmement sensible et vivant : il est réactif à mes émotions, il a son propre langage. Et c’est de mes états digestifs dont dépend souvent ma vitalité et donc ma capacité à créer. Cette fois, j’en ai fait la cause de mon projet. J’ai tenté de digérer ma digestion. 

 

C’est en interprétant le contenu de carnets intimes de ma digestion que je suis parvenue

à matérialiser, formaliser ma «machinerie» intérieure. Ce que je ne vois pas et ne fais qu’imaginer fait surface. 

 

Torsions, sensations de brûlures, éclats, acidités, nœuds d’estomac, organes traversés par des corps liquides et solides se mélangeant partiellement et enfin remèdes en 

dissolution deviennent des paysages digestifs dans lesquels le spectateur est invité à déambuler.